Transition numérique

Au cours des dernières années, les technologies numériques ont transformé l’économie et la société, affectant tous les secteurs d’activité et la vie quotidienne de tous les Européens. Les données sont au centre de cette transformation et d’autres sont à venir. L’innovation fondée sur les données apportera d’énormes avantages aux citoyens, par exemple grâce à une médecine personnalisée améliorée, à une nouvelle mobilité et à sa contribution au Green Deal européen. Dans une société où les individus généreront des quantités de données de plus en plus importantes, la manière dont les données sont collectées et utilisées doit placer les intérêts de l’individu au premier plan, conformément aux valeurs, aux droits fondamentaux et aux règles européens. Les citoyens ne feront confiance aux innovations basées sur les données et ne les adopteront que s’ils sont convaincus que tout partage de données personnelles dans l’UE sera soumis au plein respect des règles strictes de l’UE en matière de protection des données. Dans le même temps, l’augmentation du volume des données industrielles non personnelles et des données publiques en Europe, combinée aux changements technologiques dans la manière dont les données sont stockées et traitées, constitueront une source potentielle de croissance et d’innovation qui devrait être exploitée.

Source: European Commission, “An European strategy for data” – 19/02/2020

La transition numérique en question

Nous avons tous un smartphone ou un PC et tous, nous naviguons sur Internet, pour de nombreuses et bonnes raisons. Nous sommes dans l’ère de la dématérialisation des échanges, notamment administratifs, financiers, économiques… La crise actuelle nous y engage à marche forcée. À nous d’adapter notre marche et nos moyens en fonction de nos objectifs ou des contraintes qui s’imposent à nous.

Le numérique, décrit comme « une mise en données du monde », touche tous les publics et tous les acteurs économiques. La transition numérique impacte toute la chaîne de production et de services. C’est un outil d’accélération, d’amplification de l’innovation, d’adaptation continue aux exigences des marchés, de décloisonnement des services. C’est également un domaine lui-même en constante évolution dont il est parfois difficile de suivre les avancées pertinentes, de détecter les orientations lourdes qui pèseront sur l’adaptation et la dynamique des entreprises, que ce soit les domaines de l’emploi et de la qualification, des process, des produits, des services intellectuels, des fonctions support, des services financiers, des relations commerciales et de la relation clients, etc.
La transformation digitale engage à repenser notre organisation, notre fonctionnement, nos relations à notre environnement. Elle impose de nous réinventer et de réinventer nos pratiques.

La crise sanitaire a fait apparaître les faiblesses de notre organisation technico-économique fortement dépendante de l’international. Pour des raisons de coût salarial, les grands acteurs économiques ont externalisé leurs productions et, par là-même leurs savoir-faire, vers les pays à bas coût salarial. Cela a d’une part installé un niveau important de chômage avec des impacts forts sur les tissus sociaux et les comptes de la nation, d’autre part une montée en compétence de ces pays à bas coût devenus les usines du monde. Ces pays -dont principalement la Chine- ont ajouté à l’avantage compétitif « coût du travail » un avantage compétitif « pôle de compétences ». Elle dispose désormais des savoir-faire, des compétences en recherche et en innovation, de la puissance financière en industrialisation et en marketing propre à renforcer notre dépendance à ses produits et services.
Face à cette situation, l’État, dans son plan de relance, inscrit une stratégie de reconquête avec une volonté de relocalisation des industries perdues et de renforcement des tissus productifs sur les territoires (cf. projet de manufactures de proximité).

La plateformisation de l’économie et des échanges

La transition numérique n’appartient pas seulement aux géants du numérique. Elle porte un modèle de valeurs, la pollinisation et la contribution, qui permet de développer des écosystèmes locaux propres aux enjeux de développement et de création de valeur. Elle est un vecteur de croissance.
Le numérique offre la possibilité de tester de nouveaux modèles ; il permet une « mise en action du monde »2.
Par son caractère fondamental de transversalité, parce qu’il impacte tous les secteurs, toutes les activités, toutes les situations, le numérique est un lieu de pouvoir économique et social. Il est un lieu de fabrication de communs, de mise en œuvre d’une économie de l’innovation par les acteurs locaux, permettant d’imaginer d’autres modèles de croissance. Il restaure les espaces de liberté permettant d’agir localement, de créer localement de la valeur et de l’y redistribuer.
Le mouvement des Makers (Fab Lab, Open Lab, Living Lab, Tech Shop, Microfactory…) a ouvert la voie : co-construction, accompagnement, coopération, partage, formation, documentation, diffusion, mise à disposition, fonctionnement en réseau.
L’accompagnement des tissus économiques dans une démarche d’appropriation des apports des services numériques constitue un enjeu majeur pour le maintien et le développement dans deux dimensions inséparab